Historique

1. Les origines

Le 22 octobre 1893, le Cercle démocratique-libéral inaugurait son drapeau. Pour conduire le cortège une petite fanfare fut formée et baptisée «LA MUSIQUE A BIJOU», sobriquet de M. Fritz Savary-Barbey propriétaire du local du Cercle.

premier drapeau
Au mois de novembre, 18 musiciens se constituèrent en société qui prit le nom de l'AVENIR. Cette petite équipe était formée de MM. Frédéric Assai -Jeannot Candolfi - Emile Caille - Eugène Colomb - Emile Clot - Aimé Clot -Emile Dessauges - Léoni Goumaz - Henri Husson-Jomini - Eue Kant - Jules Michod - Charles Niffenegger - Alfred Picot - Charles Rossier - Constant Rossi - Alfred Schneider - David Teuscher fils - Henri Wenger. Voilà les premiers fondateurs.

A ce noyau plusieurs musiciens vinrent compléter les rangs en 1894. Ce sont :

MM. Jacob Alpsteg - Charles Baechler - Charles Fivaz - Albert Flotzon -Henri Jomini-Mottet - Léon Ledermann - Samuel Martin - Hans Moser - Emile Nicod - Frédéric Ney - Henri Penseyres - Edouard Perrin - Jacques Perrin - Albert Rapin - Henri Rapin - Daniel Rapin - Henri Scherz - Edouard Teuscher - Albert Teuscher - Hermann Weith - César Wenger.

Ces nouveaux membres furent considérés comme fondateurs car ils faisaient partie de la société avant l'élaboration des statuts. La présidence et la direction étaient respectivement confiées à MM. Philémon Ducommun et Léoni Goumaz. Une commission présidée par Daniel Rapin élabora des statuts adoptés en avril 1895. La société reçut alors le nom de «FANFARE AVENIR».

De 1895 à 1898, 30 nouveaux membres vinrent s'ajouter à l'effectif. Mais les choses n'allèrent pas toutes seules. Les défauts dont pâtissent toutes les sociétés se manifestent. Le manque d'assiduité et le découragement gagnent les membres. En 1897 le comité se demande si la société doit rendre les armes.

L'Avenir en 1898
L'Avenir en 1898

Veni vidi vici. Deux «Césars» se dressent: MM. Henri Husson-Jomini et Charles Niffenegger. Ces deux amis au dévouement et au zèle infatigable deviennent les piliers et l'âme de la société. La gratitude qui leur est due est infinie. Tous deux siégèrent également au comité cantonal.

Et l'activité reprend. Le Corps de musique prend une place en vue au sein des sociétés locales. Les concerts se succèdent à Avenches, Morat, Payerne. Participation aux fêtes cantonales, inauguration de drapeaux, fêtes du Tirage. Et l'on célèbre Ste-Cécile patronne des musiciens.

Entrée dans la Cantonale en 1898, l'Avenir participe au concours d'Yverdon en 3 e division. Elle remporte le premier prix en lecture à vue et le deuxième à l'exécution. Comme signe distinctif, les musiciens portent un chapeau de paille orné de rubans rouges et blancs. Le 31juillet, l'Avenir inaugure son premier drapeau que lui offrent les dames et demoiselles amies. Et c'est l'Instrum, la société soeur, qui conduit le cortège.

2. Une Harmonie

Dès 1901 la société ajoute des bois à son instrumentation. Ceci grâce à la venue d'ouvriers de la Briquetterie qui jouent de la clarinette et du saxophone. L'Avenir se transforme alors en musique d'harmonie et prend le nom de «Corps de musique l'Avenir». Sous ce titre la société participe au concours cantonal d'Aubonne. C'est à cette fête que les musiciens inaugurent leur premier uniforme et les plumets blancs.

En 1903 Gustave Assai quitte la direction. Il est remplacé à ce poste par un musicien à l'oreille très sûre, Aimé Clot. Avec lui l'Avenir fait de sensibles progrès. Le succès remporté à la Fête fédérale de Fribourg en est la preuve. C'était en 1906. Cette année-là, la société est choisie comme musique de fête pour le Tir cantonal de Vevey.

En 1907, la société organise avec l'Union Instrumentale la Fête des musiques vaudoises. En 1911 le concours cantonal de Lausanne et en 1912 la Fête fédérale de Vevey confirment l'excellente direction d'Aimé Clot qui ajoute de nouveaux lauriers au drapeau de l'Avenir. Mais la première guerre mondiale entrave considérablement l'activité de la société qui se borne à quelques prestations locales.

deuxième drapeau

En 1917 pour remplacer Aimé Clot malade, l'Avenir engage comme directeur le professeur Georges Canivez qui dirige également la Landwehr de Fribourg. Dès le début il se montre un chef enthousiaste et plein d'allant mais pas toujours de caractère commode ! La période qui suit ne présente pas de grands événements. Relevons pourtant la Fête cantonale de Lutry en 1922 et les deux Fêtes fédérales de Zoug en 1923 et celle de La Chaux-de-Fonds en 1927.

Ces deux derniers concours avaient demandé des efforts considérables pour un résultat décevant. Deux grandes Fêtes organisées à Payerne exigèrent un gros travail: le Tir cantonal de 1928 (5 concerts et cortèges) et la Fête cantonale des Chanteurs vaudois en 1937.

Inauguration du drapeau 1940
Inauguration du drapeau 1er septembre 1940

Le drapeau de 1898 avait fait son temps. Une superbe bannière le remplace en 1940. Les premiers statuts sont révisés une fois en 1911 et par la suite en 1939. Ils font dès lors de l'Avenir une société autonome qui ne sera plus section du Parti libéral. En outre la révision de 1939 reconnaît officiellement la section théâtrale dont acteurs et actrices sont admis comme membres de l'Avenir au même titre que les musiciens. Dès 1932 cette section joua des oeuvres intéressantes sur la scène du vieil hôpital et se chargera de présenter une pièce lors des soirées annuelles.

Le 18 juillet 1943, en pleine seconde guerre mondiale, l'Avenir fête simplement son Cinquantenaire.

3. Batterie anglaise

Dès 1945 une période de crise s'ouvre. Le niveau musical est en baisse, la fréquentation aux répétitions mauvaise. Plusieurs assemblées extraordinaires sont convoquées pour trouver une solution en particulier au problème du directeur. Car Georges Canivez, vieilli et usé, démissionne en 1946. Il est remplacé par M. Georges Aeby professeur au Conservatoire de Fribourg et directeur de la Landwehr de cette ville. Choix excellent. Mais en 1948, déçu par la mauvaise volonté de certains membres et surchargé de travail, abandonne.

Roger Volet est alors nommé directeur. Musicien accompli, jeune et dynamique, il fera faire à l'Avenir de rapides progrès.

La voilà musique d'honneur pour l'ouverture du Comptoir suisse en 1950. En 1951 elle collabore avec l'Union Instrumentale à l'organisation de la Fête des musiques broyardes à Payeme. En 1952, toujours avec l'Instrum, elle accepte d'être marraine du nouveau drapeau de l'Harmonie qui lui octroie le diplôme de membre d'honneur.

1953. Une des plus belles années. Un an de travail acharné mais aussi de grandes joies. L'Avenir revient de la 22ème Fête fédérale de Fribourg, ayant concouru en 2ème division, avec une couronne franges or et une double mention «excellent» pour les morceaux de choix et imposés ainsi que pour le concours de défilé. L'Avenir prouvait à ce concours sa qualité d'harmonie. Une véritable résurrection due au talent du directeur Volet ainsi qu'au président Eugène Rapin. Les échecs de Zoug et de La Chaux-de-Fonds étaient oubliés.

En automne la société donne encore un concert au Comptoir et participe à la Fête des Vendanges de Morges. Et c'est l'inauguration du second uniforme toujours surmonté du plumet blanc.

nouveaux uniformes 1953
Nouveaux uniformes en 1953

En 1954, l'Avenir obtient le challenge Foetisch pour sa tenue pendant le cortège de la Fête des musiques broyardes de Moudon. Puis c'est le premier voyage à l'étranger. Grâce à Céleste Bovo, son ancien membre, l'Avenir est invitée comme musique d'honneur à la Foire internationale de Padoue où el­le est reçue officiellement par les autorités de ta ville. Le concert obtient un grand succès. Profitant de la visite de Venise, elle donne encore un concert sur la place St-Marc. Les années suivantes la société participe aux Broyardes de Cousset puis Granges-Marnand. Elle joue encore pour la Fête cantonale des musiques de Payerne et pour le Comptoir.

C'est encore un 2ème voyage à l'étranger, cinq jours à Alassio en Italie. Mais 1956 c'est aussi malheureusement l'année du brusque décès d'Eugène Rapin excellent et respecté président. Appelé à de nouvelles fonctions à Radio-Lausanne, Roger Volet démissionne. Il propose pour le remplacer M. Raymond Castellon. Elu directeur, cette proposition s'avère rapidement un bon choix. Cette année-là, la Broyarde se passe à Payerne et la société donne concert à Estavayer-le-Lac durant le Tir cantonal fribourgeois. Les années 1958 et 1959 seront calmes mais 1960 voit la société à Fribourg, musique de fête à l'occasion de la Vogue Landwehrienne. L'année se termine par la participation de l'Avenir au Marché-concours national de chevaux à Saignelégier.

En 1961 à Rueyres-les-Prés, la Broyarde décerne à la société un premier prix pour sa tenue en marche. Et c'est le 3ème voyage à l'étranger. Quatre jours à Turin, une course qui n'a pas coûté un centime à la caisse ! 1962 c'est la Broyarde à Cugy et à Cudrefin en 1963. Cette année-là, l'Avenir participe aux Fêtes du Millénaire de l'Abbatiale et en 1964 après la Broyarde de Surpierre, c'est la course à Porrentruy à l'occasion de la Braderie de cette ville. En 1965, Fête à Corcelles et course de deux jours à Arbois. La société termine l'année par sa participation aux fêtes du Millénaire de Lucens. Année restreinte en 1966 clôturée en 1967 par la Fête cantonale des musiques à Prilly et par la Broyarde de Fétigny.

Et c'est 1968, année du 75ème anniversaire de la fondation de l'Avenir. Les soirées sont agrémentées par des concerts de la Landwehr de Fribourg, par la Chanson de Fribourg et par l'Harmonie de Payerne. La journée officielle du 16 juin voit la participation de l'Union Instrumentale qui donne à cette occasion un grand concert sous la direction de M. Fernandez Groba.

La section théâtrale elle, présente à Payerne et sur demande à Albeuve la grande dramatique «Le Courrier de Lyon». Cette année-là les musiciens ont suivi 45 répétitions générales, 36 répétitions partielles et 12 prestations.

Dans l'idée de compléter sa formation la société crée en 1969 la «Batterie anglaise». Associés aux tambours quatre toms rythmeront dorénavant le Corps en marche. Inauguration réussie lors de la Fête des musiques broyardes à Grandcour. S'unissant encore à l'Harmonie, l'Avenir donne un concert estival dans la cour du Château. En 1970, Raymond Castellon démissionne. Prenant toujours sa tâche à coeur pour obtenir la meilleure musique possible, il reste­ra certainement comme un des bons directeurs de l'Avenir. Sous son autorité bienveillante et sa grande pédagogie, il a formé de nombreux élèves dont cer­tains sont encore au pupitre aujourd'hui. Et c'est un de ceux-ci que lui-même propose pour le remplacer. Trompette solo à l'Avenir et premier trompette à la Landwehr, Claude Bourqui lui succède.

Sous la conduite de ce jeune chef l'Avenir ne chôme pas. Elle participe au cortège des Brandons. Plusieurs aubades réjouissent les habitants des Hameaux. Au mois d'avril elle baptise musicalement le lancement par les CFF de la locomotive «Payerne». La Broyarde de Dompierre précède une deuxième course à Arbois. L'année se terminera par un grand concert donné à l'occasion du 25ème anniversaire de l'Amicale des Dragons de la Broye et par un concert nocturne lors de l'ouverture des magasins de décembre. Les coeurs étaient chauds mais les doigts gelés

En 1971, l'Avenir préside la 50ème Fête des musiques broyardes et participe au concours cantonal d'Yverdon avec réussite et reçoit un premier prix pour sa tenue au concours de marche.